I ) Un premier faux problème désormais : la question de l'amplification de la contrebasse
Depuis que les premiers micros piezzo pour contrebasse ont été créés - qui ne "larsen" pas contrairement aux micros dont la conception est celle d'un micro traditionnel adapté pour se fixer à la contrebasse - des progrès énormes ont été accomplis. Désormais la plupart des micros piezzo pour contrebasse permettent, en se posant sous un des pieds du chevalet, par exemple, et par la qualité de leur captation du son de pouvoir amplifier la contrebasse sur n'importe quel amplificateur à transistor, ou à lampes, sans aucun larsen. Ce type de piezzo permet de capter le son de l'ensemble de l'instrument : table d'harmonie ( face avant de la contrebasse ), du chevalet, table arrière, éclisses etc... selon sa qualité on obtient donc exactement le même son qu'en acoustique, mais, amplifié !
De plus le jeu à l'archet sera aussi amplifié sans aucune déformation. Certaines "cellules" accrochées sur le sommet du chevalet, par exemple, ne captaient pour ainsi dire que le frottement sur la corde du crin de l'archet enduit de colophane ( mélange de résine de pin, térébenthine et cire d'abeille faisant adhérer le crin à la corde pour qu'elle vibre ) et le son était atroce. Avec les nouveaux piezzo, le son à l'archet est désormais le même que le son acoustique,mais avec la possibilité d'être amplifié à volonté.
Donc, on peut jouer de la contrebasse désormais avec par exemple deux guitares électriques, une batterie, du chant amplifié autour ( cela s'appelle un groupe ) sans que le piezzo ne capte autre chose que le son de la contrebasse, ce qui est impossible avec un micro traditionnel, qui va capter tous les sons environnants, masquant celui de la contrebasse. Ceci va obliger à mettre ce micro à fond, et donc on arrive au larsen très rapidement, sans pour autant que le son de contrebasse ne soit toutefois suffisamment amplifié ... le désespoir du technicien son à la table de mixage lors de la balance avant le concert, ou pire : le larsen durant le concert ...
L'âge de pierre de l'amplification des contrebasse est terminé aujourd'hui.
II) De là, une évidence cruelle pour le bassiste électrique aujourd'hui : pourquoi ne sait-il pas jouer de la contrebasse ?
De cette question découle toutes les explications connues :
- on ne peut pas slapper de la même façon que sur la basse électrique. Il faut donc être un bassiste électrique maîtrisant le slap pour l'avancer...
- " je préfère le son de la basse électrique qui a plus de pêche " . C'est donc l'aveu de son ignorance des possibilités actuelles d'amplifier la contrebasse comme n'importe quel autre instrument, et avec encore plus de pêche que la basse électrique: forcément avec un corps énorme, des cordes de presque un mètre cinquante de long... et plus épaisses que celles de la basse électrique... ça décoiffe...
- " je n'ai pas eu le temps de m'y intéresser pour apprendre à en jouer ". Donc on est en train de dire qu'on n'est pas " a priori " contre le fait d'apprendre la contrebasse ! C'est mieux.
III) Nous en arrivons donc à la vraie question que tout les bassistes se posent sans jamais oser le demander : " c'est dur d'apprendre à jouer de la contrebasse ? "
La réponse tient dans une question : pourquoi environ 99 % de la population pense-t-elle que c'est difficile ?
Développer son oreille, sa mémorisation des sons, apprendre toutes les techniques de contrebasse en pizzicato et à l'archet, jouer en démanché, y compris avec le pouce sur les notes aiguës de la contrebasse, et ainsi de suite, cela s'apprend. Il faut juste trouver les bons professionnels, capables de transmettre leur savoir : "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement - et les mots pour le dire arrivent aisément " disait Boileau en 1674.