1-ça sert à quoi un bassiste
Grande question. Habituellement, la ligne de basse sert à soutenir l’harmonie et a assuré le tapis rythmique. (C’est de manière théorique, on est bien d’accord). Macca, jeune guitariste gaucher, se retrouve donc propulser bassiste des Beatles et doit se poser la question de quoi jouer. Il s’appuie donc sur les exemples qu’il connaissait. Commençons par voir ensemble “I saw her standing there”
http://www.youtube.com/watch?v=rPn7cAwwDtc Comme, nous avons déjà vu la ligne de basse s’articule sur le milieu du manche et on peut dire que ça tricote. Cette ligne n’est pas d’une créativité énorme. Elle est fortement inspirée de ce que l’on peut entendre dans le blues et le rock’n’roll du tout début. Par contre, là où on sent la “Macca touch” c’est le changement de texture opéré au moment du refrain. Alors que toute la ligne sur le couplet est en croches, il passe de manière abrupte à des noires, et là ça fait respirer le morceau et ça permet de relancer avec encore plus de force le couplet suivant.
La bonne note ?
Habituellement, le bassiste joue la note fondamentale de l’accord. Par exemple sur un do majeur, on va jouer un do. Sauf que Macca il a compris rapidement que ce n’était pas une obligation absolue. Voici ce qu’il avait dit un jour en interview :
“
“Au fil du temps, j'ai commencé à réaliser que tu n'étais pas obligé de jouer que les notes fondamentales. Si [les accords étaient] Do, Fa et Sol, alors il était normal que je joue Do, Fa et Sol, mais j'ai commencé à réaliser que l'on pouvait aller sur Sol, ou simplement rester sur le Do, quand on passe sur Fa. De là, j'ai pensé que si tu peux faire ça, que peux-tu faire d'autre, jusqu’ où peux-tu aller ? Tu pouvais même être capable de jouer des notes qui ne sont pas dans l'accord.”
Ni une ni deux, il met cela en application dans l’introduction d’Eight Days a week.
Il garde ce qui s’appelle une pédale de ré alors que les accords changent. C’est un des exemples nombreux de la souplesse harmonique que McCartney se permet régulièrement.
Passons d’une note à l’autre.
Alors résumons : Pour se prendre pour McCartney, il faut tricoter sur sa basse, savoir jouer sur les textures rythmiques entre les différentes parties et avoir une certaine souplesse harmonique. La dernière chose a savoir c’est la toute puissance des notes de passage. Voyons ensemble l’exemple de Mrs Vanderbilt des Wings
http://www.youtube.com/watch?v=nt_IVOSMAA4
Voici la partition de l’introduction jouée à la basse :
Dès la première mesure pour passer du la sur le mi, McCartney utilise les notes do et ré. Tradition, venant bien évidemment de la walking bass mais que Sir Paul a su adapter à une musique plus moderne.
Dernier p’tit truc pour sonner comme Paul, depuis l’album Sergent Pepper’s, McCartney a prit l’habitude de mettre la basse 2 décibels plus forte dans le mix que tous les autres instruments... Habitude qu’il n’a jamais perdu.
Larsen