Aloha
Zikiti : le problème c'est que tu cricatures trop, les mecs commes des africains "qui jouent comme des dieux" sont dans un bain constant de musique : c'est leur quotidien, elle revêt une signification différente que chez nous. Tu peux pas mettre en comparaison un occidental et un africain, l'approche est trop différente. En afrique, la musique est beaucoup plus sociale que commerciale, c'est le ciment des liens de la communauté, au même titre que la religion. L'Homme
blanc a un rapport carrément lucratif mais aussi plus rationnel à la musique. C'est pour cela que tu entends plus parler de "bosse tes gammes au métronome et sois sérieux" plutôt que "ressent ce que tu joues, le reste on s'en fout".
Justement il faut un juste milieu...je ne considère pas le travail austère des gammes comme une fin en sois, l'experience en groupe compte, mais faut y passer.
Je suis allé plusieurs fois en Afrique, c'est sans discussion un continent magnifique, mais la plupart des gens, comme chez nous, écoutent de la grosse merde (il faut avoir entendu Sardou, Sheila et consorts diffusés à fond sur les grands marchés) et n'ont aucun sens du rythme.
Il faut arrêter de rêver : les Bona, Paco Sery et autres sont des exceptions totales, comme chez nous.
A un journaliste qui demandait à Miles pourquoi "
les noirs sont plus doués que les blancs pour la musique" il a répondu qu'il y avait selon lui trois raisons principales : le travail, le travail et le travail. Les musiciens africains talentueux ont juste bossé comme des monstres pour arriver au même niveau que toutes les autres pointures.
Il m'est arrivé dans un club à Abidjan, de voir une française vivant en Afrique s'esclaffer devant
"ces africains qui peuvent sortir de la musique en tapant sur n'importe quelle boîte de conserve (sic)" : le bassiste jouait sur une Alembic et le batteur sur une Sonor.