Le principe de l'accord de dominante si tu veux, c'est que sa tierce est attirée vers la tonique, et sa septième vers la tierce de la tonique. Et la tierce et la septième de cet accord de dominante sont espacées d'un triton. Le triton crée une forte tension qui tend à chercher une réponse. Ce principe de question réponse, c'est le principe même de l'harmonie fonctionnelle.
En fait, il y a une stabilité harmonique constante (ou presque) dans le modal alors qu'à l'inverse l'harmonie fonctionnelle cherchera une alternance équilibre-déséquilibre. Si jamais on utilise un triton dans le modal (souvent un accord de dominante), c'est pour donner un effet de relance, c'est ce moment pendant lequel on insère de la tension dans le jeu modal. Mais c'est un effet, pas une règle.
Le triton est évité en modal non pas parce qu'il marque trop la tonalité, mais plutôt parce qu'il appelle quelque chose d'autre, et ça c'est propre à l'harmonie fonctionnelle.
Une expérience marrante à faire sur ta basse : c'est de jouer ce principe de question-réponse mais en gardant que les deux notes que j'ai citées plus haut. Ça sonne très "classique".
Par exemple, au niveau de la douzième frette et des deux dernières cordes :
Tu joues le fameux triton : Ré (corde de ré) + Sol# (corde de sol). Ensuite tu descends ton ré d'un demi-ton et tu augmentes ton sol d'un demi-ton. Tu te rendras bien compte du principe question réponse.
(Si tu veux essayer avec le reste des accords : le 1er : Mi (1ére corde -à vide celle là à); Ré (3eme corde) et Sol# 4eme. Puis le deuxième : Mi (1ere corde - 12éme frette cette fois); La (deuxième corde - à vide); Do# (3eme corde) et enfin La (4éme corde). )
Ce genre de mouvements, c'est pas recherché dans le modal, on laisse ça pour l'harmo fonctionnelle