Bonjour,
J'interviens rarement pour des causes, mais là...
http://www.iut-fr.net/petitions/?petition=2 (merci pour eux)
Donner plus « de libertés et de responsabilités » aux universités : c'est le but affiché de la loi Pécresse. Cheval de Troie pour livrer à terme l'enseignement supérieur et la recherche publique au secteur privé en les obligeant à ne plus faire que de l'économiquement rentable, sponsorisé par l'entreprise ? Ce que dénoncent en substance nombre d'opposants à cette loi. Et loi qui inquiète donc aussi les Institut universitaire de technologie. Témoin la journée nationale de mobilisation, très suivie hier, à Tarbes, où l'IUT accueille 1.500 étudiants, 86 professeurs titulaires et une centaine de vacataires. Pourquoi ? Justement parce que la réforme prévoit désormais une autre répartition des moyens alloués.
Concrètement ? Eh bien avant, pour faire simple, universités et IUT touchaient séparément leur enveloppe budgétaire, soit, par exemple, 8 M€ pour l'IUT de Tarbes, salaires compris. Aujourd'hui, avec la loi Pécresse ? Le budget global, dont la masse salariale, sera donné uniquement à l'université dont dépend l'IUT… laquelle redistribuera ensuite sa part à l'IUT selon des modalités totalement floues pour l'heure, dénoncent les Instituts.
à la tête du client ?
D'où les craintes des 116 IUT de France : « puisqu'il y aura forcément des sites où cela se passera mal, une hétérogénéité de traitement selon que l'université elle-même, sera « bien » ou « mal » classée, « bien » ou « mal » dotée », résume Christelle Farenc, directrice de l'IUT de Tarbes.
Conséquence directe de ce financement à la tête du client ? « Eh bien ce sera la fin du DUT en tant que diplôme national sanctionnant des formations avec le même contenu qu'on soit à Tarbes, Paris ou Lille. Demain, on perdra en lisibilité et en cohérence, il y aura aussi des « bons » et des « mauvais » DUT », explique encore la directrice de l'IUT. Perspective d'autant moins acceptable que « le DUT reste un ascenseur social, le dernier. Ici, nous avons 40 % de boursiers et des élèves, qui, à 80 %, poursuivent ensuite leurs études en licence professionnelle et master, voire recherche. Bref, nous sommes un service public de proximité pour les familles et les étudiants qui n'ont pas forcément les moyens d'aller à Toulouse », souligne encore Cédric Haurou-Béjottes, directeur adjoint de l'établissement. Autant de choses que cette journée de mobilisation a donc permis d'expliquer aux étudiants, à travers débats et tables rondes… Le mot d'ordre « n'étant pas de mettre tout le monde dans la rue… pour l'instant ».