Je voudrais quand même rappeler une notion que tout le monde semble vouloir éviter :
Y'a pas que le bassiste qui est responsable du groove.
OK, on est sur un forum de bassistes, "c'est nous les meilleurs qu'on a les plus gros zizis", etc..
Mais si ton batteur n'adapte pas un peu son jeu, tu auras beau caler les lignes de basse les plus sexy à en faire remuer les fesses de la plus coincée des Mères Supérieures de tous les couvents de France et de Navarre, ça sonnera quand même comme une bille carrée dans un roulement.
Plus la batterie portera le truc, moins t'auras besoin de jouer des fouillis de notes pour que ça groove. (C'est à peu près tout le principe de la Soul Music aussi d'ailleurs). Quand je dis porter le truc, ça ne veut pas dire prendre tout sur lui, ni même le contraire simplifier jusqu'au poum-tchac de base. Non, l'important est de générer des respirations et de jouer ensemble les accents au bon endroit. Même si c'est par-dessus une double pédale en croches à 180.
Un bon exemple est pour moi Abe Cunningham, le batteur de Deftones. Ce gars peut cogner comme un bûcheron et aussi jouer un petit beat hyper subtil, sexy et dansant, parfois l'un après l'autre ou parfois ça donne ces deux impressions en même temps. Résultat, Chi Chen (bassiste) n'a(vait?
) plus qu'à placer quelques notes bien choisies, et ça emporte tout sur son passage.
Même si tu regardes du côté du grindcore, HxC et compagnie, tu verras que les bons batteurs sont capables d'insuffler la pulsation nécessaire à ce qui ne serait sinon qu'un "vulgaire" blast-beat rapide, et c'est ce genre de détail qui fait toute la différence.
Je vois ce que tu veux dire quand tu dis que la musique de ton groupe cherche à être plus groovy sans devenir centrée sur la basse. C'est un sacré challenge mais ça vaut le coup de creuser dans ce créneau.
- Sinon, dans les basseux groovy en hard rock/metal, évidemment Sam a cité John Paul Jones, (Led Zep), souvent sous-estimé, mais écoute JPJ épaulé par John Bonham sur "Communication Breakdown", ça arrache carrément le macadam des routes tellement c'est puissant!
- Dans la même veine, il y a Geddy Lee (bassiste de Rush), parfois avec un jeu de basse très complexe, mais parfois aussi avec des petits grooves rapides en jeu aux doigts absolument fabuleux (là-aussi, le prodigieux batteur Neil Peart y est pour beaucoup dans la dynamique)
- Bill Gould (Faith No More), voilà un exemple d'un bassiste groovy dans un groupe d'excités (et pareil, écoute la cohésion avec le batteur, c'est à tomber)