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L'accordage en quintes, c'est le bien

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24/12/2015 13:20:18

  Bonjour, je suis tout nouveau ici et je viens parler d'un accordage peu utilisé mais prometteur à la basse : l'accordage en quinte, utilisé notamment par Jannick Top et Philippe Bussonnet. Depuis quelques temps je m'accorde en CGDA et je suis totalement conquis; j'utilise des cordes d'Addario XL 145-100-65-42 dont j'ai calculé le tirant pour qu'il soit semblable à celui d'un jeu 110-45 et je peux vous dire que le Do grave à .145 a une présence du tonnère !

  Jusqu'à présent, j'ai relevé quelques points qui pourraient facilement décourager d'éventuels essais :

  -La nécessité de changer de jeu de corde et de limer le sillet pour faire passer la corde de .145 : l'opération inverse requiert un changement pur et simple du sillet.

  -La perte totale de repères : il faut tout réapprendre que ce soit au niveau des doigtés ou au niveau de la dynamique de jeu qui se fait beaucoup plus horiziontale (mais on se fait rapidement aux démanchés). La plupart des doigtés sont complètement inversés (la quinte étant le renversement de la quarte).

  -Certains morceaux qui peuvent devenir très difficiles à hauts tempi.

  -Seule la corde de Ré ne change pas, pour les autres, va falloir dire adieu au Mi et au La grave à vide au profit d'un Do et d'un Sol.

 

  Cependant, cet accordage offre de nouvelles possiblités telles que je pense ne pas revenir en arrière et y rester fidèle :

  -Premièrement, la tessiture : le gain d'un ton par corde permet d'avoir, avec 4 cordes, une tessiture plus étendue que celle d'une 5 corde. On peut parcourir très facilement 2 octaves complètes sans trop bouger et, globalement, il est très facile de construire des accords riches par empilement de quintes et de sixtes : l'accord fondamentale-quinte-dixième-quatorzième est quasi immédiat à atteindre !

  -Ensuite, le timbre : certes, la masse accrue et la tension des cordes y contribuent (on est bien loin du Si en .120 tout mou du genou et imbuvable au slap), mais on constate rapidement un timbre beaucoup plus gras et profond tout en restant net, on gagne réellement en coffre et en puissance sans non plus se cloisonner à des styles bourrins puisque on a rapidement à disposition des graves puissants et des aigus nets ce qui permet à la fois un jeu très terrestre et très ouvert (le fait que la dixième et la onzième soient plus accessibles que la quarte y aide paradoxalement...).

  -Comme l'accordage gravite désormais autour de la quinte, qui est harmoniquement plus naturelle que la quarte, le jeu mélodique et harmonique s'en retrouve renforcé, la construction des arpèges apparaît plus naturel de même que la construction générale de l'harmonie.

  -Les grands intervalles sont beaucoup plus faciles à atteindre : entre deux cordes contigües, l'octave s'atteint à 5 cases d'équart seulement alors que c'était là la place de la septième mineure. De même entre les deux cordes extrèmes, seules 3 cases séparent l'intervalle de 2 octaves.

  -On retrouve une dynamique de jeu plus classique, semblable au violoncelle, ce qui peut toujours être intéressant.

  -On devient rapidement accro à un Ré grave enfin ferme et asseyant une présence à toute épreuve.

 

  Voilà mes constats et je vous encourage très fortement à essayer cet accordage, il offre une vision totalement différente de l'instrument et ouvre de nouveaux horizons.

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